L’urgenturie ou le besoin incontrôlable d’uriner

L’urgenturie correspond à un désir soudain, impérieux et souvent irrépressible d’uriner. Vous souffrez de ce symptôme du bas appareil urinaire ? 
Une prise en charge adaptée permet de préserver votre qualité de vie.

Qu’est-ce que l’incontinence par urgenturie ?

L’incontinence urinaire par urgenturie est un besoin soudain, très urgent et incontrôlable d’uriner qui peut provoquer une incontinence urinaire, plus ou moins abondante en fonction de sa gravité et des situations. L’urgenturie est un symptôme, c’est même le symptôme principal de l’hyperactivité vésicale. L’hyperactivité vésicale se définit comme un syndrome, c’est-à-dire l’association de plusieurs symptômes. Ce n’est donc pas une maladie. En plus de l’urgenturie, l’hyperactivité vésicale est associée à des mictions diurnes (appelées pollakiurie) et nocturnes (appelées nycturie) fréquentes.

L’hyperactivité vésicale, tout comme l’incontinence urinaire, est un problème fréquent qui touche un grand nombre de personnes. L’hyperactivité vésicale touche 10 à 17 % de la population générale et augmente avec l’âge, pour concerner près d’un tiers des adultes de plus de 75 ans1. L’incontinence urinaire concerne 11 % des hommes entre 60 et 64 ans et jusqu’à 31 % d’entre eux au-delà de 85 ans2.

L’urgenturie est une source d’altération majeure de la qualité de vie. Si vous en souffrez, et pour retrouver davantage de bien-être, il est important d’en parler avec votre médecin généraliste. Des solutions existent pour soulager vos symptômes.

Oser aborder la question de l’urgenturie

L’incontinence urinaire par urgenturie est un tabou pour 43 % des personnes qui en souffrent. Selon une enquête axée sur les tabous relevant de l’incontinence urinaire, 60 % des personnes gênées dans leur quotidien par de l’incontinence urinaire considèrent que ce tabou est du même ordre que celui relevant du cancer3.
Les retentissements physiques, psychiques et sociaux sont importants et les personnes qui en souffrent témoignent pour 51 % d’entre elles que ce symptôme a pour conséquence une perte d’estime de soi. 44 % des personnes pointent une contrainte dans leur vie quotidienne3. Pour dépasser ce handicap au quotidien et retrouver une qualité de vie, en parler avec votre médecin est une première étape. Les patients qui ont abordé le sujet avec un professionnel de santé se sentent plus à l’aise et obtiennent des réponses satisfaisantes à leur problème. Une fois le tabou levé, le dialogue et la prise en charge symptomatique sont améliorés.

Quelles sont les causes de l’incontinence urinaire par urgenturie ?

L’incontinence urinaire par urgenturie a 4 causes principales :

  • Une atteinte vésicale : il peut s’agir d’une infection urinaire, de calculs vésicaux, d’un cancer de la vessie, etc.
  • Des pathologies neurologiques, comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, la paraplégie ou les démences comme la maladie d'Alzheimer.
  • Un obstacle à la vidange vésicale comme dans le cas de l’hypertrophie bénigne de la prostate.
  • Une incontinence idiopathique, lorsque l’incontinence urinaire par urgenturie n’a pas de cause évidente.
     

Comment l’urgenturie peut-elle se diagnostiquer ?

L’urgenturie peut être associée à plusieurs causes. Pour que le diagnostic puisse être posé, il est essentiel de consulter votre médecin généraliste afin qu’il détermine la cause exacte de votre urgenturie. Il évalue l’importance de vos symptômes et les conséquences sur votre vie quotidienne.

Pour évaluer au mieux les troubles urinaires, et en particulier le syndrome d’hyperactivité vésicale, votre médecin dispose de divers outils. Le calendrier mictionnel est l’un d’entre eux : il permet de quantifier les fuites urinaires. Il consiste à noter pendant une période de 3 jours l’heure de chaque miction, le volume uriné, la survenue de fuites urinaires et dans quelles circonstances ces fuites ont eu lieu.

Le calendrier mictionnel

Que changer dans mon quotidien en cas d’urgenturie ?

Si vous souffrez d’incontinence urinaire par urgenturie, le suivi de règles hygiéno-diététiques permettent de minimiser vos symptômes. Il s’agit notamment :

  • de perdre du poids, si nécessaire,
  • faire de l’activité physique,
  • modifier certains médicaments, en concertation avec votre médecin, s’ils ont un impact sur l’incontinence urinaire,
  • contrôler et d’échelonner vos prises de boissons tout au long de la journée,
  • veiller à une alimentation variée et équilibrée,
  • prendre en charge la constipation le cas échéant.
     

Existe-t-il des traitements pour soulager l’urgenturie ?

Des solutions existent et elles sont efficaces pour améliorer votre quotidien. En plus des règles hygiéno-diététiques qui constituent une prise en charge globale, d’autres traitements peuvent vous soulager.

Stratégie médicamenteuse

Des traitements non invasifs peuvent être proposés : il s’agit de médicaments contenant une substance qui retarde la sensation d’urgence et limite l’hyperactivité de la vessie.

La neurostimulation tibiale

De plus en plus utilisée, la neurostimulation tibiale procure les mêmes résultats que les traitements médicamenteux, mais sans aucun effet indésirable notable. Comment fonctionne la neurostimulation tibiale ? Deux patchs autocollants sont appliqués par le patient lui-même sur la cheville et reliés à un stimulateur externe. Cette thérapie est réalisée quotidiennement et dure 20 minutes.

Thérapies comportementales

Les thérapies comportementales ont pour objectif de vous aider à mieux contrôler vos envies d’uriner. Pour lutter contre l’anxiété qui peut aggraver l’incontinence, ces thérapies vous accompagnent vers une prise de conscience des délais et du nombre de mictions. Afin de vivre plus sereinement, elles vous proposent de programmer vos mictions et aussi la manière de réagir en cas d’envie soudaine et pressante.

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